Mon cœur a déménagé – Michel Bussi

Mon cœur a déménagé de Michel Bussi, un roman psychologique et social captivant

Résumé du livre Mon cœur a déménagé

Roman policier de 416 pages.

« Papa a tué maman. » Rouen, avril 1983. Ophélie a – presque – tout vu, du haut de ses sept ans. Mais son père n’est pas le seul coupable. Un autre homme aurait pu sauver sa mère. Dès lors, Ophélie n’aura plus qu’un but : retrouver les témoins, rassembler les pièces du puzzle qui la mèneront jusqu’à la vérité. Et, patiemment, accomplir sa vengeance… Enfant placée en foyer, collégienne rebelle, étudiante évoluant sous une fausse identité, chaque étape de la vie d’Ophélie sera marquée par sa quête obsessionnelle et bouleversante.
Dans une intrigue qui mêle roman d’amour et d’amitiés, récit initiatique et manipulations, Michel Bussi dessine aussi une fresque sociale inédite des années 1990 avec ce nouveau thriller.

L’auteur : Michel Bussi

Michel Bussi est un géographe et écrivain normand (né à Louviers). Il a longtemps exercé comme professeur d’université à Rouen et a d’ailleurs dirigé un laboratoire de recherche au CNRS. Ce n’est qu’à 40 ans (en 2006) qu’il publie son 1^er roman, Code Lupin. Mais c’est Nymphéas noirs (2011) qui le révèle au grand public.

Le roi du twist

Si Michel Bussi a été reconnu et consacré comme le roi du « twist » (retournement de situation inattendu qui survient généralement vers la fin d’un roman et maintient le suspense jusqu’à la fin du livre) pour ses romans adultes, l’auteur aime aussi explorer d’autres formes d’écriture comme les romans jeunesse avec N.E.O, une quadrilogie qu’il adaptera d’ailleurs en BD. D’autres romans ont également été adaptés en BD comme Nymphéas Noirs (2019), Gravé dans le sable (2020), Un avion sans elle (2021).

Michel Bussi a par ailleurs publié un roman ésotérique « à la Da Vinci Code », La Dernière Licorne (2017) sous le pseudonyme de Tobby Rolland – pour « tester » le public ne sachant qui en était le véritable auteur. Le succès a été au rendez-vous et ce roman a été réédité sous son véritable nom deux ans plus tard avec le titre Tout ce qui est sur Terre doit périr. Michel Bussi s’est aussi exercé au recueil de nouvelles avec T’en souviens-tu mon Anaïs ?, au conte philosophique avec Code 612, Qui a tué le petit prince ? et à la science-fiction avec Nouvelle Babel.

Un auteur inspiré par la Normandie et les îles

Spécialiste en géographie politique, ses romans offrent une immersion unique dans des paysages et des contextes sociaux variés. Plusieurs des romans de Michel Bussi se déroulent en Normandie : N’oublier jamais à Yport près d’Etretat, Maman a tort au Havre, Mourir sur Seine et Mon cœur a déménagé à Rouen, Nymphéas noirs à Giverny, T’en souviens-tu mon Anaïs ? à Veules-les-Roses. L’insularité inspire aussi beaucoup l’auteur : Ne lâche pas ma main se déroule à la Réunion, Le temps est assassin en Corse, Sang Famille sur l’île imaginaire de Mornesey, Au soleil redouté dans les îles Marquises, Les assassins de l’aube en Guadeloupe.

Par ailleurs, ses romans invitent aussi le lecteur à une réflexion plus humaniste, sur des sujets contemporains, comme par exemple les migrants et les frontières dans On la trouvait plutôt jolie ou encore la réalité des enfants en foyer d’accueil dans Mon cœur a déménagé.

Des œuvres adaptées en séries télévisées

Michel Bussi fait partie des écrivains les plus lus en France et est traduit dans une quarantaine de langues. Certains de ses romans ont également été adaptés en séries télévisées : Maman a tort (6 épisodes), Un avion sans elle (4 épisodes), Le temps est assassin (8 épisodes).

Quand 2 médiathèques portent son nom

Deux bibliothèques portent son nom : la médiathèque Michel Bussi de Gournay en Bray, inaugurée en 2017 et la bibliothèque Michel Bussi de Verescence, à Mers les bains, inaugurée en 2023.

Mon avis sur ce livre

Mon cœur a déménagé, née dans l’imaginaire de Michel Bussi il y a une quinzaine d’années, raconte la mort tragique d’une mère et l’enquête ou plutôt la quête obsessionnelle de sa fille, la jeune Ophélie, bien décidée à venger sa mère.

L’auteur qui aime jouer avec les titres et les textes de chansons, n’a pas choisi le titre Mon cœur a déménagé par hasard. Tout au long du livre, la jeune Ophélie s’adresse à sa mère en la tutoyant comme dans la chanson Si maman si de France Gall. Un « tu » qui happe toujours davantage le lecteur dans l’histoire et le captive. Un livre où l’auteur, utilisant l’art du flashback à la perfection, balade le lecteur entre les années 1983 et 1999, l’emporte dans un tourbillon de suspense, le manipule et dissimule la vérité jusque dans les dernières pages.

Un roman ancré dans le réel

Mon cœur a déménagé est sans doute le roman de Michel Bussi le plus ancré dans le réel. En effet, dans ce roman qui se déroule dans « la ville aux cent clochers » (Rouen), Michel Bussi dévoile la géographie sociale d’une agglomération divisée entre sa « ville haute » (Bois Guillaume avec ses villas cossus et le Fortin) et sa « ville basse » (Saint Étienne du Rouvray, ses HLM et la barre Sorano). Il rend hommage au dévouement des travailleurs sociaux incarnés par Bénédicte dans le livre et plonge le lecteur dans la dure réalité des foyers d’accueil et de l’aide sociale à l’enfance.

Le livre mêle fiction et réalité puisque certains noms de rues comme les rues du Contrat Social, du Gros, la côté Sainte-Catherine ou encore le quartier du Château Blanc existent réellement tandis que les noms des lycées et du foyer ont, eux, été inventés. Il raconte aussi la 1^ère édition de l’Armada de Rouen, les Voiles de la Liberté. Les ressentis admiratifs des jeunes filles ne sont autres que ceux du romancier qui découvrait pour la 1^ère fois les bateaux à Rouen en 1989. Il évoque également les grandes manifestations de 1995 contre le gouvernement d’Alain Juppé où la mobilisation avait été aussi importante qu’en mai 68. L’auteur raconte enfin le monde d’avant le numérique, un monde sans internet et sans téléphones portables.

Un roman policier, un roman psychologique et social

En bref, Mon cœur a déménagé est un savant mélange de polar, de roman psychologique et social sur fond clair-obscur de fracture sociale, de blessures intimes, à la fois tendre avec une pointe douce-amère, car il y a malgré tout quelque chose de lumineux quand l’auteur nous raconte l’histoire de cette amitié fidèle et solide. Et c’est ce mélange qui fait tout le charme de ce livre.

Début 2024, Mon cœur a déménagé était l’un des romans les plus attendus en ce début d’année. Ça ne l’est plus puisque l’auteur, visiblement très inspiré, a sorti un nouveau roman en octobre dernier : Les Assassins de l’aube.

Pour aller plus loin

La liste des autres œuvres de Michel Bussi :

Code Lupin (2006), Omaha crimes (2007 réédité en 2014 sous le titre de Gravé dans le sable), Mourir sur Seine (2008), Sang famille (2009), Nymphéas Noirs (2011), Un avion sans elle (2012), Ne lâche pas ma main (2013), N’oublier jamais (2014), Maman a tort (2015), Le temps est assassin (2016), On la trouvait plutôt jolie (2017), Sang Famille (2018), T’en souviens-tu mon Anaïs (nouvelle publiée dans le recueil collectif Les Couleurs de l’instant, 2018), J’ai dû rêver trop fort (2019), Tout ce qui est sur Terre doit périr (roman d’abord édité sous le titre La Dernière Licorne avec le pseudonyme Tobby Rolland), Au Soleil Redouté (2020), Rien ne t’efface (2021), Code 612, Qui a tué le Petit Prince (2021), Nouvelle Babel (2022), Trois vies par semaine (2023), Les assassins de l’aube (2024).

Michel Bussi et la chanson

L’auteur a un lien particulier avec la chanson. La plupart des titres des romans de Michel Bussi sont inspirés de la chanson française :

Mourir sur Seine fait référence à la chanson Mourir sur scène de Dalida
Maman a tort à la chanson Maman a tort de Mylène Farmer
Le temps est assassin à la chanson Mistral gagnant de Renaud,
Un avion sans elle à la chanson Comme un avion sans aile de Charlélie Couture
J’ai dû rêver trop fort à la chanson Vertige de l’amour d’Alain Bashung
On la trouvait plutôt jolie sont les premiers mots de la chanson Lily de Pierre Perret
Rien ne t’efface renvoie à la chanson Pas toi de Jean-Jacques Goldman
N’oublier jamais fait référence à la chanson N’oubliez jamais de Joe Cocker
T’en souviens-tu mon Anaïs à la chanson Dernière station avant l’autoroute de Hubert-Félix Thiéfaine
Au soleil redouté à la chanson Les Marquises de Jacques Brel
Ne lâche pas ma main à la chanson de François Hadji-Lazaro
Gravé dans le sable à la chanson Tête chargée de Bernard Lavilliers
Trois vies par semaine à la chanson Trois nuits par semaine du groupe Indochine
Mon coeur a déménagé fait référence à la chanson Si, Maman si de France Gall.

Il a par ailleurs pris la casquette de parolier lorsqu’il a composé la chanson Que restera-t-il de nous ? dans son roman J’ai dû rêver trop fort et a même été encore plus loin en demandant à Gauvain Sers de composer la musique et d’interpréter cette chanson qui figure dans l’album Les oubliés.

Et d’ailleurs, sa recette du succès le ramène encore et toujours à la musique : « Sans une bonne mélodie, même les plus belles paroles d’une chanson ne procureront jamais d’émotion. L’intrigue de mes romans, c’est ma mélodie. » Michel Bussi.

Michel Bussi et le Secours Populaire

Enfin, dernier élément qui a son importance : depuis plusieurs années maintenant, l’auteur reverse une partie de ses droits d’auteur au Secours populaire. Voilà une raison supplémentaire d’acheter les livres de Michel Bussi !

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